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REGISTRES DU BUREAU
emsemble tout autre empeschement, vous plaise le­ver et oster et les remectre dutoutenleurpristin estat, ou qu'il vous plaise, Sire, leur permectre de vendre, comme ilz avoient acoustumé à tel pris raisonnable qu'il sera promptement advisé, eulx oyz, eu esgard au temps et à la cherté cles denrées, et que lesd, supplians, leurs femmes, et enffans et serviteurs se puissent entretenir et vivre. Et lesd, supplians pri­rent Dieu pour vostre bonne prosperité. "
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"La presente requeste est renvoyée au Prevost des Marchans et Eschevins de la ville de Paris, pour, appellez avec eulx le Procureur du Royau Chastelet et douze notables bourgeois de lad. Ville, à ce con­gnoissans, donner avis au Roy sur le contenu en icelle W. Faict au Conseil privé du Roy, tenu à Sainct Germain en Laye, le xc jour de Fevrier l'an mil cinq cens quarante six. n
Signé : "de Connan k.
XCI [XL]. -----IIIl" X* LIVRES TOURNOIS DEMANDEZ PAR LE RûY À LA VlLLE.
21 février 1547. (F°1. 46 v°.)
Du xxi° Fevrier mil vc xlvi.
Aujourd'uy, Monsr le Lieutenant civil a apporté au Bureau de la Ville de Paris une lettres patentes du Roy, de laquelle la teneur ensuit :
"Françoys, par la grace de Dieu, Roy de France, au Prevost de Paris, ou son Lieutenant, salut. Com­bien que la paix cpie nous avons de present avec tous les princes et potentatz de la Chrestienté deust asseurer le repos et transquilité que nous avons tousjours cherchez et desirez, au bien de nostre royaulme et soulagement de noz bons et loyaulx subgectz, soubz laquelle asseurance, entre plusieurs moyens par nous aclvisez pour soulager nosd. subgetz, eussions deliberé que, pour l'année presente et aulres années à venir, nous les deschar­gerions d'une grande partie des deniers extraordi­naires qu'il a convenu lever sur eulx, à cause de la guerre, ès annéespassées. Toutesfoys, pour ce que nous avons certains advertissemens des grans preparatifz de guerre que font aucuns puissans princes, noz voisins, contre lesquelz est requis nous fortiffier, munir et pourveoir, affin qu'ilz ne puissent riens surprandre sur nous au depourveu; aussi pour ce que le Roy d'Angleterre, par le traicté de paix dernierement faict entre nous et luy'2', est tenu de nous rendre nostre ville de Boullongne et tout ce qu'il lient au pays de Boullenoys, en luy fournissant par nous certaine grosse somme de deniers, qui ne se peult
mectre ensemble, sinon avec le temps, el en plu­sieurs années, dont est requis commencer à faire la reserve en cestedicte presente année, et que de noz deniers ordinaires d'icelle, après avoir payé nostre gendarnierye et autres noz despences ordinaires, emsemble les garnisons des gens de guerre, qu'il convient ordinairement souldoyer et entretenir en noz pays de Picardye et Piemont, ne pourroit riens demourer de reste pour reserver en espargné, ne pour subvenir aux autres despences extraordinaires d'icelle année, au moyen de quoy, pourreparer etfor-tiffier à grande dilligence noz villes et places de frontière, icelles fournir de vivres, arlillerye et autres munitions neccessaircs, faire forger boulletz, achep-lercuyvres,salpestresetautresprovisions pour fontes, remonslages d'artillerye et composicions de pouldres, tant pour lesd, places que pour la campaigne, ra­douber et équiper noz navires et autres vaisseaulx de guerre pour la mer, ct commencer la reserve des de­niers requis pour le recouvrement de nostredicte ville de Boullongne et pays de Boullenoys, ou pour dresser armées de terre et de mer, s'il en estoit be­soing, pour la deffence de nostredict royaulme, convient par neccessité et à faulte d'autres fons, lever encores, en cestedicte année, autant de deniers extraordinaires, comme il en a esté levé en l'année derniere passée, tant sur les gens d'église et habi­tans des villes closes de noslredict" royaulme que
(■) Cette requête fut l'objet d'une délibération que l'on trouvera consignée plus loin, sous la date du 4 mars 1547. Les Prévôt des Marchands et Echevins, après avoir conféré avec le Procureur du Roi au Châtelet et douze notables, furent d'avis que l'on pou­vait permettre aux rôtisseurs de vendre toute espèce de volailles et de gibiers, ainsi quc le faisaient les poulaillers, du moins pen­dant un temps déterminé, et à condition de ne point faire de monopole. Pendant cette période, on verrait s'ils tiendraient leur pro­messe de vendre bon marché, et, dans le cas où ils en reviendraient aux prix excessifs d'autrefois, on leur imposerait un tarif, ou bien on renouvellerait les défenses contenues dans l'ordonnance du Prévôt de Paris. Les lettres patentes données en faveur des rôtis­seurs, le 9 avril 15/17 (n> s')> son- conformes de tous points aux conclusions du Prévôt des Marchands et des Echevins, comme on pourra le voir ci-après, à la date du 4 mars.
'2) La paix entre François 1" et Henri VIII avait été signée, près d'Ardres, le 7 juin 1546 ; le roi d'Angleterre s'y était engagé à rendre Boulogne, au bout de huit ans, moyennant huit cent mille écus.